FR-cicatrices chéloïdes

Les cicatrices chéloïdes

Les cicatrices chéloïdes sont des cicatrices inflammatoires se présentant comme épaisses, durcies et boursoufflées. Ce phénomène est causé par une surproduction de collagène dans le derme lors de la réparation du tissu conjonctif, où du tissu fibreux cicatriciel remplace le tissu normal cutané. Cette surproduction s’accompagne par un développement excessif des cellules du derme: les fibroblastes. Cette excroissance inesthétique du derme peut apparaître suite à un traumatisme cutané, une blessure, un zona, une brûlure, des folliculites, certaines maladies de peau comme l’acné, une scarification suite à un vaccin, ou après une incision ou un acte chirurgical. La cicatrice chéloïde est parfois douloureuse et peut provoquer des démangeaisons et des irritations.

Il faut distinguer la cicatrice hypertrophique et la cicatrice chéloïde. L’hypertrophique amorce une phase d’aplanissement au bout de plusieurs mois et s’atténue. Ce qui n’est pas le cas de la cicatrice chéloïde qui ne s’améliore pas spontanément.

Au-delà de 12 mois et en dessous de 18 mois, on parle de cicatrice hypertrophique. Une cicatrice épaissie et boursoufflée au-delà de 18 mois ne sera plus considérée comme hypertrophique mais comme chéloïde.

Les personnes à peau noire ou les personnes asiatiques sont fréquemment concernées par les cicatrices chéloïdes.

Les sujets à peau blanche peuvent en souffrir mais cela est plus rare.

On retrouve souvent ces cicatrisations inesthétiques chez les enfants ou chez des personnes jeunes et les localisations les plus fréquentes sont le sternum, les épaules, la region pubienne et le bas du visage.

Les cicatrices chéloïdes ne s’améliorent et ne régressent jamais spontanément. Ces cicatrices peuvent rester stables ou même au contraire, s’élargir progressivement, ce phénomène étant causé par la formation excessive de collagène dans le derme (et par le développement excessif des cellules du derme, les fibroblastes). C’est un peu comme un “excès de cicatrisation”, une cicatrisation qui ne s’arrête jamais…

Comment éviter qu’une incision, une plaie ou une brûlure génère une cicatrice chéloïde ? Il n’ y a pas de solution miracle mais il est recommandé d’éviter une suture qui tire sur la peau lorsque c’est possible ou appliquer très vite un film de silicone imperméable qui évite l’évaporation de l’eau qui est dans la peau. On a en effet longtemps cru qu’il fallait sécher une cicatrice alors que c’est tout l’inverse, il faut la garder en milieu humide pour éviter cette évaporation qui augmente la sécrétion de collagène.

L’autre solution pour prévenir les cicatrices chéloïdes c’est la pratique de la pressothérapie. Elle consiste en une compression permanente et mécanique sur la cicatrice chéloïde afin de l’aplanir et l’assouplir. Cette méthode est très efficace si la permanence compressive est bien suivie. Cette compression va réduire le diamètre des fibrocollagènes et réguler la taille des vaisceaux sanguins. C’est un peu comme-ci les fibroblastes du derme qui se développent trop, étaient asphyxiés. La durée d’une pressothérapie est d’environ 6 mois et est réalisée grâce à des vêtements compressifs élastiques et adaptés à la morphologie de chaque patient. Lorsque les chéloïdes concernent les oreilles ou le visage, la compression est effectuée grâce à des pansements siliconés (appliqués 24h/24), des clips d’oreilles…

Il n’existe pas actuellement de traitement de ces cicatrices Quand la cicatrice chéloïde est constituée, le choix du traitement dépend beaucoup de son intensité. Ces traitements peuvent être soit des injections de cortisone dans la cicatrice afin de diminuer l’intensité du phénomène inflammatoire, soit de la cryothérapie (un traitement qui repose sur une exposition de la cicatrice à un froid intense), soit de la radiothérapie.

En revanche, la solution de la chirurgie pour traiter une cicatrice chéloïde est déconseillée. Cela exposerait au risque de repartir vers un phénomène de cicatrisation de type chéloïdien.